Enfin un jean flare taille normale

de | 25 avril 2021

Jeans Flare Jambe droite devant
Enfin un jean flare taille normale

Pourquoi « enfin un jean flare taille normale » ? J’aime les jeans, qu’ils soient de couleur bluejean classique, délavés ou non, blanc, noir, ou en couleurs. Pas de problème, sauf que j’en ai marre du diktat de la mode taille basse et de voir toujours les pantalons déclinés en coupe slim ou skinny, faits pour les silhouettes filiformes aux jambes longues. Il ne s’agit pas d’une histoire d’âge, le jean est universel et toutes les générations le portent. Le problème, c’est qu’on n’a pas tous la même morphologie et que la taille basse, je l’ai suffisamment subie et n’en veux plus. Inconfortable au possible, interdit de se baisser en public sinon spectacle garanti.

Il y a 4 ou 5 ans, j’avais trouvé sur un site de vente en ligne des jeans en couleur de la marque Mint&Berry, taille normale, boot crop, sans ourlet, bas légèrement frangé. C’était pas encore l’idéal mais je m’en rapprochai. J’en avais pris deux, un couleur curry et un autre lie de vin. Je les porte toujours avec grand plaisir mais impossible de les remplacer. Aujourd’hui, je ne trouve pas l’équivalent malgré des recherches répétées. C’est pourquoi, une seule solution, coudre son propre jean ! Oui, mais, sacré Défi, voire sacré Graal. Déjà, coudre un pantalon s’avère très technique, alors un coudre un jean, je vous dis pas les difficultés qui s’ajoutent : tissu épais, surpiqûres, coutures rabattues, passants sur la ceinture, braguette sous pont (au secours !), poches plaquées, poches devant avec mini poche ticket, rivets, etc. Pour tenter de décrocher ce graal, il m’a fallu passer par plusieurs étapes:

  • Suivre un cours de couture en ligne. J’ai choisi celui proposé par Artesane : « Les secrets du jean : technique de couture » de Guénaël Luong, qui comprend aussi 2 patrons de jean.
  • Tests des 2 patrons sur de vieux jeans usés beaucoup trop grands pour moi qui fais une taille 36 du commerce. J’avais ainsi assez de matière pour retailler dedans mes prototypes.
  • Réalisation d’un jean flare, à partir d’un modèle, vestige du passé, que je portais il y a très très longtemps et qui, très élimé, avait rejoint la pile des vêtements destinés au bricolage. J’ai pris soin de le découdre totalement pièce par pièce pour en faire un patron.

Le cours de couture

Le cours de couture que j’ai visionné plusieurs fois, surtout la partie dédiée à la braguette sous pont ou à la couture au cornet, était pour moi indispensable. La division en grands chapitres est assez bien faite mais assez longs, il n’est pas toujours aisé de retrouver rapidement un point précis. Je pense qu’elle pourrait être améliorée avec des sous chapitres pointant exactement aux parties techniques que l’on souhaite travailler. Même si certains plans caméras manquent parfois de netteté, l’ensemble est quand même d’une bonne qualité et traite le jeans sous toutes ses coutures. J’ai complété ce cours par le visionnage d’autres vidéos youtube et surtout celle de Make my Lemonade Comment coudre un jean Mathilda.

Test des deux patrons

Mes essais réalisés sur de vieux jeans à partir des deux patrons d’Artesane, tombaient bien au niveau de la taille et des hanches. Je n’ai pas cousu entièrement ces jeans, je me suis limitée aux pièces principales et j’ai donc zappé la ceinture, les passants, les poches devant et dos. La pose de la braguette sous pont est passée sans problème grâce au cours de Guenaël alors que je m’en faisais une montagne. Pour les jambes, pas trop convaincue, il y a certainement une ou deux retouches à faire avant les genoux pour ajuster, mais comme il s’agissait de jeans droits et que je tenais à faire un jean flare, je ne m’y suis pas arrêtée plus que cela. Assez satisfaite de mes essais, j’ai acheté du tissu jean avec 20 % d’élasthanne chez Butinette, du denim noir et du denim bleu nuit « fleurs », très jolis et à des prix raisonnables (entre 10 et 12 € le m), du fil pour les surpiqûres, un bouton spécial jean, la fermeture éclair métallique et des aiguilles spécial jean.

Test du jean flare

C’est donc avec le tissu jean imprimé fleurs que j’ai réalisé mon premier jean. Comme indiqué plus haut, j’ai découpé un très vieux jean taille normale (juste dessous le nombril) et jambes légèrement flare (plus large qu’un boot cut) qui m’allait bien à l’époque où je le portais et qui m’a servi de patron. J’ai transpiré sur les doubles surpiqûres pour qu’elles soient bien parallèles, j’ai eu du mal à trouver le bon réglage et j’aurai peut être dû augmenter encore la tension du fil. Attention, la canette doit être faite avec du fil classique, ne pas la remplir avec le fil spécial jean. Il faut faire des essais aussi pour trouver le bon réglage de la largeur du point zigzag des points de couture renforcés visant à remplacer les traditionnels rivets que je n’avais pas. Aucune difficulté pour l’assemblage du dos, les réhausses s’adaptaient parfaitement aux jambes. J’avais au préalable posé les poches plaquées et c’est gratifiant de voir le dos de son pantalon prendre forme. Pour le devant, l’assemblage par la fourche requiert de l’attention, il faut arrêter sa couture au bon endroit et donc ne pas oublier de reporter le repère sur son tissu lors de la découpe. L’étape de la braguette que j’appréhendais a bien marché après un moment d’hésitation car sur mon modèle, le montage du zip était inversé et la forme du sous pont différente de ce que j’avais appris avec le cours de Guenaël. Pour les poches, j’ai galéré un moment avec la doublure des poches, je ne comprenais pas le montage. Les surpiqûres le long de l’arrondi des poches m’a aussi posé problème. Il faut veiller à super bien repasser de façon à ce que la doublure ne remonte pas et surpiquer doucement pour ne pas déborder le long de la courbe, très près du bord. En plus, il faut faire une 2ème couture parallèle à la 1ère et là j’ai dû défaire et refaire 2 ou 3 fois ma surpiqûre car je n’arrivais pas à m’aligner correctement. La réalisation de la ceinture s’est bien déroulée sauf pour la boutonnière. Quelle galère ! Alors que le test sur un échantillon de tissu s’était passé nickel, ce fut totalement différent sur la ceinture. Le fil de surpiqûre est à bannir pour la boutonnière. Ma machine n’apprécie pas, bourrage garanti. Est-ce la surépaisseur des tissus ? Je ne sais pas mais j’ai dû refaire la boutonnière au moins 4 ou 5 fois si bien qu’à force le tissu commençait à s’abîmer. La persévérance a payé, ouf, le programme a bien voulu aller jusqu’au bout. Sans outil de pose pour le bouton spécial jean, j’ai utilisé tout simplement un marteau. Cela a fonctionné mais je trouve que le clou n’est pas assez enfoncé, il y a de la distance entre le bouton et sa base. Il faudra que je trouve un autre moyen de faire.

En conclusion

Pour un premier jean, je pense que je m’en suis pas trop mal sortie. Je dois améliorer certaines choses, comme les surpiqûres, le montage des poches avant, la braguette et aussi les boutonnières. Un problème quand même dans l’arrière des jambes qui forment des plis. Il faudrait que j’en trouve l’origine, j’ai cherché sur le net et ce souci se retrouve sur pas mal de photos mais n’est curieusement pas vraiment évoqué. Les ajustements proposés à partir de la fourche permettent de corriger pas mal de plis disgracieux mais pas ceux placés à l’arrière des jambes. Il faut que je creuse cela, c’est probablement dû à la hauteur de la fourche… Au final, malgré ce défaut, j’en suis satisfaite car c’est bien ce que je voulais faire mais maintenant que je viens de le terminer, une idée me trotte dans la tête pour coudre un modèle de jean pattes d’éph, comme dans les années 70. Yes, j’adorerai. Mais, c’est cool car en attendant j’ai enfin un jean flare taille normale !

Pour finir, voici quelques photos de mon premier jean flare.

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