Comme je le disais dans mon post « le jardin de Tagada », je me suis lancée dans la création d’un potager bio. C’est en commençant l’implantation de l’espace qui allait accueillir les fraisiers que j’ai été atteinte du virus du jardinage. Les odeurs de la terre qu’on retourne et de l’herbe fraîche coupée m’ont ramenée très loin en arrière et du plaisir que j’avais découvert enfant alors que j’aidais des cousins à préparer leur jardin à rentrer dans la belle saison. Gratter la terre, planter des graines et les voir évoluer en quelques semaines pour passer du stade plantule à une belle plante portant de belles fleurs puis des fruits a quelque chose de magique dont je ne me lasse pas.
J’ai mis à profit mes longues journées de convalescence suite à une fracture de vertèbres (chute de l’échelle du grenier) pour me familiariser avec le jardinage et ses différentes techniques. Le premier livre qui m’a accompagné dans cette initiation au jardinage est une bible pour moi. Il s’agit du bouquin de Jean-Paul Thorez et Brigitte Lapouge-Déjean « Le guide du jardin bio : Potager, verger, ornement ». J’y ai découvert les fondamentaux du jardinage notamment avec la 1ère partie qui démarre simplement par un chapitre dédié au « commencement ». Oui, cela parait peut être idiot mais quand on n’a jamais conduit de potager, il faut bien démarrer par le b.a.ba : l’organisation du jardin, les outils, le travail du sol, la fertilisation, les engrais verts, les ravageurs et maladies. C’est là que j’ai découvert la grelinette, outil qui permet de travailler le sol à 30 cm de profondeur sans retournement et avec le minimum de fatigue vu sa conception ergonomique. Aujourd’hui, je ne pourrai pas m’en passer, c’est un outil qui m’est indispensable. J’ai trouvé la mienne dans la jardinerie Truffaut, près de chez moi. Pour vous convaincre, je vous invite à cliquer sur ce lien vive la grelinette, exit la bêche ou encore sur celui-là, les images parlent d’elles-mêmes. La 2ème partie de ce livre rappelle les principes de base de la rotation des cultures et des fiches techniques détaillent les plantes potagères et aromatiques. La carte sur les grandes zones climatiques en France est un bon indicateur pour savoir quand semer suivant la région où l’on vit, j’ai de la chance, le pourtour méditerranéen a une avance de 10 à 20 jours par rapport à la zone de référence. Les parties 3 et 4 traitent respectivement des cultures fruitières et des plantes ornementales, et j’ai particulièrement apprécié les fiches techniques sur les fleurs, plantes annuelles et vivaces, qui m’ont permis d’identifier les fleurs les plus adaptées au climat méditerranéen très sec de ma région. La dernière partie est un cahier pratique qui rappelle les travaux à effectuer suivant les saisons, comprend un glossaire bienvenu pour un néophyte comme moi et présente des illustrations sur les gestes du jardinage bio : le compost, les engrais verts, les différentes techniques de semis, le repiquage et aussi les techniques de culture comme butter un légume, pincer,palisser, etc.
J’ai beaucoup appris avec ce livre et je continue à m’y référer régulièrement.
Ensuite, au fil de mes recherches sur internet j’ai découvert un technique de culture qui me semblait totalement novatrice et qui pouvait correspondre à mes besoins et contraintes. En effet, il s’agissait de cultiver ses légumes dans des carrés surélevés. Une aubaine pour moi qui avait donc une fragilité au niveau du dos. Plus besoin de se baisser au niveau du sol pour entretenir ses légumes, la terre est ainsi moins basse 😎 C’est avec enthousiasme que j’ai investi dans l’ouvrage de Anne-Marie Nageleisen, « Le guide pratique du potager en carrés : Tout pour planifier et cultiver ».
L’auteur est la pionnière et créatrice du potager en carrés à la française. Elle s’est inspirée de la méthode de l’américain Mel Bartholomew qui consistait à cultiver ses légumes dans des petits carrés de 30 cm x 30 cm. Après de nombreux essais, d’erreurs, de tests comparatifs avec des cultures en ligne plus traditionnelles, elle a mis au point sa propre technique développée dans ce livre et qui a parmi d’autres avantages d’être efficace, productive et écologique. Le potager en carrés repose donc sur l’utilisation de carrés de 40 cm x 40 cm sur des planches de culture de 120 cm x 120 cm, soit 9 carrés par planche de culture. Il est important de ne pas dépasser en largeur ces 120 cm car c’est la distance qui permet d’entretenir facilement les cultures installées dans les carrés du centre en tendant le bras. Aucun pied ne rentre dans ces carrés ! La planification est le grand principe de la culture du potager en carrés qui suit impérativement deux règles : l’association et la rotation des cultures. Il faut en effet organiser ses carrés de façon à faire côtoyer des légumes de familles différentes et alterner les types de légumes (à feuilles, racines, fruits ou fleurs).
Par exemple on ne mettra jamais à côté un plan d’aubergine, un plant de tomate ou un plant de poivron car tous trois font partie de la famille des solanacées. Il faudra les séparer par des cultures d’autres familles. Jouer ainsi sur les associations a un atout majeur dans la lutte sur les agresseurs et les maladies : les poireaux et les carottes mis côte à côte se protègent mutuellement : la carotte protège le poireau de la teigne du poireau et le poireau protège sa compagne de la mouche de la carotte. L’assocation avec des fleurs est également à rechercher, outre le fait qu’elles vont attirer les abeilles et faciliter la pollinisation, certaines fleurs ont un effet protecteur sur les légumes. La capucine attirant les pucerons, ceux-ci délaisseront vos légumes. Les oeillets d’Inde sont à privilégier notamment près des plants de tomates, leur odeur éloigne les insectes ravageurs. Les fleurs de lin bleu éloignent les doryphores qui ont tendance à s’épanouir sur les aubergines ou les pommes de terre.
Les avantages du potager en carrés sont multiples :
- confort, pénibilité du travail réduit et gain de temps : on ne travaille pas la terre, le désherbage est simplifié, voire inutile.
- esthétique : l’organisation du potager avec ses différents carrés, les fleurs à proximité des légumes et les plantes d’ornement ou aromatiques rendent le jardin attrayant.
- impact environnemental : la rotation des cultures préserve le sol : l’association de plantes différentes permet de repousser les agresseurs et donc pas besoin de pesticides ; économique en eau
Par contre le potager en carré n’est pas adapté à la culture de légumes qui exige de la place comme par exemple les pommes de terre, topinambours ou les fraisiers. Il vaut mieux leur conserver des espaces spécifiques.
Je vous invite à vous rendre sur le site officiel du potager en carrés de Anne-Marie Nageleisen en cliquant ici et également sur celui-ci que je trouve très bien car il présente l’essentiel à retenir de façon très claire.
Voila, c’est donc armée de ces connaissances que je me suis lancée dans l’aventure. Dans le prochain post dédié au jardin, vous en saurez plus sur l’organisation et l’implantation de mon potager en carrés bio… A très bientôt …